Un discours à mettre d’urgence entre toutes les oreilles

Il y a quelques jours, j’ai visionné cette vidéo : il s’agit du discours de Philip Wollen, ex-président de la Citizen Bank, intervenant dans le cadre d’un débat sur le veganisme. Un discours puissant, éclairé, percutant, et profondément humain.

Si ce billet est aujourd’hui dans la rubrique ‘coups de gueule’, c’est parce que j’estime que ces faits – à savoir que la consommation de viande est une aberration, à la fois mauvaise pour la planète et pour notre santé, et qu’elle est la cause d’un massacre sans nom dans le monde animal – ne sont pas portés assez haut et fort, et qu’ils passent toujours dans une grande indifférence, alors qu’il en va de notre avenir et de celui de nos enfants.

A mon grand regret, car j’enrage souvent de ma propre tiédeur, je ne suis pas du genre à m’indigner, mais les problématiques liées à la planète me tiennent vraiment à coeur et certains états de fait actuels me bouleversent (merci Chéri de m’avoir aidée à développer ces dernières années ma fibre de citoyenne du monde). C’est pourquoi je voudrais que cette vidéo fasse le plus grand chemin possible (28 000 vues sur Youtube alors que le Gangnam Style flirte avec les 2 milliards, le chiffre parle de lui-même…), qu’elle provoque des prises de conscience et qu’elle nous pousse à transmettre le flambeau aux générations futures, pour qu’elles soient différentes de nous.

Orchestre_titanicQuand je vois les politiciens de tous poils s’étriper sur un sujet comme les retraites par exemple, je me dis que quand le temps de la retraite sera venu, la planète aura peut-être pris des décisions drastiques à notre place et la retraite sera finalement la moindre de nos préoccupations. La classe politique actuelle, rouge, bleue ou de couleur indéterminée, c’est un peu comme l’orchestre du Titanic jouant jusqu’au bout alors que le bateau coule : effort louable mais inutile.

Ainsi, puisque le changement ne viendra pas des classes dirigeantes, il est peut-être temps qu’il vienne de nous. Parce que si nous nous résignons à rester dans nos modes de consommation actuels, en nous disant que cela ne sert à rien ou que quelqu’un d’autre le fera, rien ne changera.

Alors s’il vous plaît, prenez 10 minutes pour écouter ce magnifique discours, ou le lire ici, et faites votre choix.

citation hugo

 Quelques chiffres :
– Il faut 15.000 litres d’eau pour produire un kilo de viande de bœuf vs 900 litres pour un kilo de pommes de terre
– L’élevage est responsable de 18 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre dans le monde, plus que l’ensemble du secteur des transports
– 1 milliard de personnes aujourd’hui ont faim.
– 20 millions de personnes mourront de malnutrition.
– Réduire la viande de seulement 10% nourrirait 100 millions de personnes.

Pour en savoir plus : 
– Informations génériques et très complètes sur la production de viande : ici
 – Vidéo sur les conditions d’élevage et d’abattage des animaux de consommation (attention, c’est dur et choquant) : ici 

13 réflexions sur “Un discours à mettre d’urgence entre toutes les oreilles

  1. Bonjour,

    De mon expérience il y a pas mal de choses à revoir et je commencerais par le mouvement  » véganisme  » lui-même ! Je dénonce son sectarisme et sa propension à la violence. Et je suis très conscient des mots que j’emploie et aussi du contexte dans lequel ils se placent.

    Pour moi, la doctrine  » véganiste  » est une forme d’élitisme pour certaines personnes qui n’auraient, peut-être, aucune supériorité qui légitimerait le rang qu’ils se donnent.

    Je ne suis pas – à l’heure qu’il est – végétarien, mais végétalien avec un plus un régime sans gluten que j’ai cessé depuis hier soir. Je compte, à mon âme et conscience, revenir au régime végétarien. Je n’aurais donc été végétalien que quelques semaines, sans gluten depuis quelques mois ( à cause de problème de santé ) tout comme sans lactose – je vais voir ce soir et dans les jours à venir si l’intolérance est passée, car elle peut parfois passer selon son degrés – IMO Pro, les laboratoires, en parlent bien dans leurs brochures.

    Comme je le disais dans un autre blog, la force du message est dans ce que l’on y met et ce que l’on y met se fera en fonction de la façon dont on perçoit celui ou ceux à qui on s’adresse. Si je vois l’autre comme un être foncièrement mauvais, je vais parler avec des termes spécifiques et avec de la colère ; ces termes essayeront de toucher et raisonner le mauvais côté de l’autre en essayant de faire émerger la conscience et de la propager en lui. Ces termes condamnent, jugent, culpabilisent !
    Si je vois l’autre comme quelqu’un de bon, mon discours sera totalement différent et mon action le sera tout autant. Je vais parler avec bonté et respect, amour et compassion ; je ne jugerais pas mais chercherais à comprendre, je ne condamnerais pas mais chercherais à aider, je ne culpabiliserais pas mais j’essayerais d’informer.

    Mais il y a beaucoup de soi et d’égo dans la démarche qui se veut emprunte d’amour. Le problème avec cette façon de voir les choses c’est que l’action, au lieu de la rendre efficace, ça a tendance à lui nuire.
    Beaucoup de personnes que j’ai rencontré sur des blogs, des forums etc., sont déshumanisées par le fait que leur action ne prend pas sa source dans l’amour des êtres mais dans le mépris de certains d’entre eux : les humains ! Ainsi, ce combat n’est plus un combat pour les animaux mais un combat contre les humains ! Et cela n’a rien à voir.

    Mes mots ici, sont le fruits d’une colère en moi qui prend sa source non pas dans un combat pour les animaux mais dans un combat contre les humains. C’est une bonne psychanalyse dont j’ai besoin ! Toutefois, je tiens ce discours ici car je sais que j’écris quelques vérités, malgré cette forme, malgré cette virulence.
    Mon combat le plus actif je ne le mène pas là, je le mène devant mon assiette et dans le partage face à mes proches de nourriture végétarienne que j’offre sans les forcer. Je nourris les autres comme ils le veulent avec mes moyens. Le végétarisme est une démarche personnelle, réfléchie, qui engage notre santé : je ne prends pas ça à la légère !

    Si une personne est curieuse et a des questions je lui répondrais. Si elle me dit adorer la viande, moi, vu que j’en ai aussi consommé, je la comprendrais. Ce n’est pas en blâmant l’autre qu’on la fera changer. Si c’est le cas ça sera pas la peur et la crainte : si j’ai retiré la viande de mon assiette ce n’est pas pour souper, le soir, avec la violence que j’aurais assénée aux fameux omnivores !

    Ils sont beaux les discours, c’est vrai, mais ils ne disent pas comment je fais moi ou n’importe qui, chaque jour pour me nourrir ! Car au-delà du discours il y a des questions  » bêtes  » comme  » avec quoi je vais manger mes céréales le matin si je ne bois plus de lait ? « ,  » je vais manger quoi si je ne mange plus de viande ?  » etc., etc. Bien sûr, il y a des blogs avec des superbes recettes qui correspondent, la plupart du temps, à des recettes que l’on fera, à l’occasion. Elles doivent constituer 10 % des besoins, et, 90 % du temps on mangera simplement, sans se faire un repas digne des restos les plus chics.

    Vous savez pourquoi la démarche la plus efficace, c’est-à-dire, celle qui consiste à répondre au cas par cas, celle qui consiste à soutenir, encourager, accompagner, est si rare ? Parce que c’est la démarche qui :

    1- est la moins rentable ;
    2- la plus discrète et la moins gratifiante ;
    3- demande le plus d’altruisme / satisfait moins l’égo ;
    4- qui libère le moins la colère ;
    5- qui attire moins de visiteurs sur son blog.

    Et pourtant, c’est celle qui sauvera le plus les animaux car elle change radicalement l’autre, elle donne accès au changement de régime au plus grand nombre – beaucoup d’omnivore galère déjà en cuisine alors forcément ils ont peur de devenir végétarien puisque ce sera plus compliqué, et aussi car elle donne le plus d’outils qu’on pourra à son tour transmettre.

    En tout cas merci pour cet article ! 🙂

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    • Merci LaKapsule pour cette belle réponse franche et sincère, je suis bien d’accord avec de nombreux points. Lutter en agressant ne donne hélas pas beaucoup de résultats. C’est pour cela que je trouve ce discours intéressant, parce qu’il dénonce d’une manière touchante sans être trop agressif.
      Mais effectivement il faudrait que le travail soit fait par chacun de nous, qui sommes forts de ces convictions, pour sensibiliser notre entourage et comme tu dis accompagner en douceur. Mais ce travail de fourmi semble trop lent face à l’ampleur de la tâche, et d’une certaine manière je comprends aussi le point de vue des végans radicaux (même si je ne suis pas forcément d’accord). On pourrait en dire de même des écologistes. Lorsque les choses n’avancent pas ou si peu, la colère monte et fait naître la violence. C’est pour cela que je sensibilise au maximum mes enfants, pour que la prochaine génération ait une chance d’être différente de la nôtre.

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  2. Quel superbe discours ! je suis végétarienne depuis 20 années maintenant et je suis en forme 🙂
    Je ne pense pas que cela soit utopiste d’arrêter complètement la production de viande, mais pas pour tout de suite, c’est sûr. Déjà, une baisse significative de sa consommation serait énorme.
    Tu sais, c’est souvent mal vu d’être végétarienne, je le dis pas à tout le monde, car j’ai l’impression de dire une monstruosité (c’est vraiment pénible). Une fois on m’a ri au nez quand je suis rentrée dans un resto avec des amies, quand j’ai demandé si ils faisaient des plats végétariens… Ou alors j’ai droit au fameux « tu manges que de l’herbe », « olala tu vas avoir des carences ! ». Si j’ai le malheur de dire que je suis fatiguée, c’est parce que je ne mange pas de viande… je me demande quelle est la cause de leur fatigue, aux omnivores…. (m’énerve un peu là 😉 ).
    En tout cas, merci pour la vidéo !

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    • Mais de rien, ce discours devrait être diffusé dans les écoles ! ^^
      Moi je n’ai pas encore passé le cap du végétarisme, je suis en mode basse consommation, mais j’espère bien y arriver un jour. J’admire les végétariens et je ne comprends pas bien les remarques désobligeantes concernant un choix de vie qui est manifestement le meilleur à beaucoup d’égards !

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    • Nous ne sommes pas de gros consommateurs de viande (pas toujours facile avec de petits enfants) mais nous pouvons faire encore mieux, et en parler autour de nous permet je l’espère de faire changer les mentalités…

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  3. Tout ceci est un débat extrêmement complexe. Et comme je le dis souvent, les grandes révolutions partent des individus, pas de démagogues. Changeons personnellement nos comportements.

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  4. la viande on doit la manger deja que une fois par jour, et aussi penser aux poissons, le soir ce n’est pas necessaire, déjà cela limiterait la casse si tout le monde faisait cela
    ensuite dans les cantines ils ont qu’a faire aussi menu plus legumes, au lieu de servir des affreux steak dégeu plein de gras,

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  5. Bravo pour cet engagement citoyen ! Même si personnellement je ne mange pas de viande (ou presque jamais, 1 fois par an tout au plus pour faire plaisir à mon hôte) je n’irais pas jusqu’à bannir sa consommation au niveau mondial mais la réduire de manière significative ! Ce qui est sûr, c’est que la population mange trop de viande, et il faudrait considérer la question plus sérieusement au lieu de se payer la tête des végétariens.

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    • Bien sûr, l’éradication de la viande est utopique, et moi-même avec deux petits enfants, ça ne serait pas simple, mais le français mange en moyenne presque 200g de viande par jour ce qui est énorme, on a de la marge de progression 🙂 Et comme tu dis, considérer les faits plutôt que rire au nez des végétariens serait déjà un grand pas !

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