Miroir, mon beau miroir…

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Vous êtes-vous déjà interrogé sur l’image que les plate-formes virtuelles renvoient de vous ? Récemment, certaines conversations sur Facebook m’ont mise malgré moi face au miroir, entraînant toute une salve de questions : qu’est-ce que les réseaux sociaux disent de moi ? Le reflet renvoyé est-il fidèle ? Quelle est la facette de moi que j’accepte de montrer ? En parcourant ma page personnelle, j’y ai vu plusieurs personnages : la fille gaie qui se veut cool et qui aime rire de tout, la mère en apparence détendue, la téléspectatrice qui commente The Voice, la férue de séries, la fan de Maroon 5, l’amoureuse des chats, et d’autres encore. Beaucoup de légèreté, peu de profondeur.

Mais c’est surtout ce que je ne dis pas sur cette page qui m’a sauté aux yeux. Car je ne dis pas mes amis qui me manquent depuis notre départ dans le Sud et mon besoin d’échanges vrais. Je ne dis pas la tristesse de voir mon père diminué par la maladie. Je ne dis pas le dépit et le pessimisme que m’inspirent parfois la nature humaine et l’avenir. Je ne dis pas ma soif de spiritualité, ni mes angoisses existentielles. Je ne dis pas non plus mes difficultés de maman au quotidien, ni mes doutes quant au fait d’être une bonne mère. Je ne dis pas mes regrets. Je ne dis pas mes côtés sombres.

Que reste-t-il alors ? Des réseaux sociaux comme exutoires, comme espaces de superficialité sans aucun doute, mais en même temps générateurs de lien et de cohésion quand la distance géographique s’impose. Certes, mon personnage Facebook est tout en statuts et partages fantaisistes, sans grande portée. Il correspond néanmoins à ce que j’ai envie de partager sur ces lieux éphémères, parce que plus serait à mes yeux inapproprié, voire impudique, parce que plus est le territoire de la vraie vie.

37 réflexions sur “Miroir, mon beau miroir…

  1. l’image que l’on renvoie ici est forcément incomplète, mais dans la « vraie » vie aussi on ne montre pas tout de nous, il y a un espace pour tout 🙂 et des personnes aussi avec qui on se sent plus ou moins en confiance
    je sais que sur le blog il y a des sujets dont je parle que je ne peux pas évoquer à voix haute , du coup ça me sert d’exutoire, m^me si la plupart du temps je n’évoque que des sujets légers, parce que là aussi ça fait du bien pour le moral 🙂
    quoi qu’il en soit jamais tu ne m’as donné l’image de qq un de superficiel
    bises

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  2. il y a un coté « pratique » des réseaux sociaux à garder en quelque sorte contact avec certains proches et de la famille pour savoir comment ils vont mais je trouve que cela peut rester très superficiel , le risque de trop en montrer et de savoir que tant d’informations sont présentes sur les réseaux sociaux , sinon de ne poster aussi que des trucs cool pur montrer qu’on a une vie méga intéressante que tout va bien pour le meilleur des mondes, c’est un problème aussi, on a tous nos coups de mou nos journées moins fun , la vie est faite de haut et de bas régulièrement, et les jours ou j’apprécie de ne rien faire je ne vois pas l’intérêt de le partager sur un réseau social.
    Comme tu le dis si bien dans ton message d’origine, cela ne fait que refléter aussi l’image que l’on veut parfois donner de soi au quotidien, au travail quand on rencontre d’autres personnes et qu’ils posent la fameuse question  » ça va ? » va t on dire exactement ce qui va et ce qui ne va pas? peut être certains mais je ne suis pas sur que tous soient prêts à entendre nos petits bobos et nos sentiments incertains parfois. J’ai fait partie souvent des premiers utilisateurs de ce genre d’outils, aujourd’hui je m’en lasse j’y trouve moins d’intérêt je regarde plus histoire de garder le contact plutôt que de participer,encore plus depuis l’arrivée de mon fils ou je ne souhaite pas partager des photos de lui sur les réseaux sociaux…( ou alors de dos pour ne pas avoir de photo directe de lui 🙂 ) Bon courage pour tout ce que tu vis en ce moment, de voir un proche dans un état de santé fragile n’est jamais heureux, ça nous fait souvent remettre en question et nous fait voir la vie sous différents angles .

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  3. C’est dit dans ton billet, le tout est de ne pas perdre de vue les limites qui nous sont nécessaires pour apprécier et utiliser au mieux les différents outils internet qui peuvent apporter le meilleur et/ou le pire selon ce que l’on en fait (Ou pas !).

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  4. J’avoue, sur les réseaux sociaux, j’ai aussi une grosse tendance à la légèreté d’une part parce que je suis pudique, mais aussi parce que je n’ai pas a envie qu’on puisse utiliser ce que j’ai écrit contre moi. Certes, il y a du monde sur WordPress aussi, mais j’ai bizarrement l’impression que Facebook est plus vicieux.

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  5. C’est marrant, parce que justement, hier, en voyant un truc que quelqu’un a posté sur ton mur, je me suis fait la réflexion. Je me suis demandée comment tes contacts te voyaient, car, en effet, à travers tes statuts, on suit une femme gaie, légère, marrante, qui a de la repartie. De la légèreté amusante (sans le côté péjoratif que peut parfois revêtir ce terme). Mais on se doute qu’il y a bien plus – et nos échanges en privé le confirment.
    Tous tes non-dits, je les connais aussi (oui, même là, on a des points communs 😦 ) et comme toi, je ne juge pas utile d’en informer mes contacts fb. Mes douleurs, je les ai toujours pansées en secret.

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    • On a peut-être tiqué sur les mêmes choses sur ma page, vu tous les points communs que nous avons 😉 Souvent je vois certains contacts s’épancher sur leur privée et leurs émotions, et j’avoue que ça me gêne parfois d’en être spectatrice, surtout quand ce sont des personnes que je ne connais pas très bien. Alors à l’inverse, cela me gêne de dévoiler plus que la légèreté que tu évoques 🙂

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      • J’avoue avoir un peu de mal avec les déballages sur fb, avec ceux qui utilisent ce réseau comme un journal intime. Bon, après, chacun son truc, sa manière de gérer son profil, mais je préfère éviter ce genre de statut, par pudeur.
        Je ne poste d’ailleurs moi-même que très très peu, j’utilise plus fb pour ma page pro que mon profil perso (qui me sert à garder contact, lui, avec mes amis qui me manquent aussi).

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  6. C’est ce genre de réflexion que je me faisais il y a peu de temps. Sur les réseaux sociaux, ne jamais évoquer de sujets graves, tristes ou trop personnels….
    Auparavant, ( il y a une 10zaine d’années) je l’avais fait sous forme de blog (un blog depuis longtemps disparu) mais sur FB et cie, je n’évoque rien de ma vie perso, rien de ce qui me tracasse, ce qui me chagrine, me révolte, etc….
    Les gens passent sur FB et parcourent sans prêter attention – même si je sais que parmi eux, il y a de « vrais amis de la vraie vie » (non virtuelle).

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  7. les réseaux sociaux sont des petits plus, des clins d’oeil
    et puis anyway, nous sommes tellement kaleidoscopiques qu’il faudrait pouvoir assembler toutes ces parties éparpillées pour se rapprocher d’un presque nous
    par contre, au-delà de ce qu on montre, c’est « comment on le montre » qui en dit plus non?

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  8. Justement, je viens de mettre un billet sur ce sujet .. qui rejoint a mon avis ta pensée
    la théorie de la comparaison sociale, un besoin de se comparer aux autres… les gens ne disent pas, du moins pour la plupart, leurs côtés négatifs, alors ont voit que le beau

    Je suis comme toi, je ne parle pas de ce qui est négatif, et je ne parle pas vraiment de moi .. mais surtout des moments passé avec ma petite fille .. ou des choses anodines

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  9. Je me méfie à l’extrême de ces fameux réseaux où la superficialité est reine. Bien sûr, tu peux y engager un débat de fond ou bien dire tes états d’âme mais vu que peu de gens lisent attentivement, tu risques de te retrouver avec une cinquantaine de « j’aime » sous le post où tu parles de la maladie de ton père. Je ne crois pas que les gens lisent vraiment, ils parcourent et cliquent à tout va. Je me trompe, j’espère mais pas sûre…
    Il me semble préférable de confier tes doutes et interrogations sur ton blog, puisque ceux qui y viennent sont tes amis, un peu moins virtuels.
    Mais à chacun sa démarche. Je ne publie rien de ma vie privée, d’ailleurs, j’y vais si peu que la plupart de mes presque 500 « amis » ne passent même plus sur ma page 🙂 Il faut y être présent et « productifs » mais cela me fatigue, de parcourir un mur où quelqu’un a mis 50 publications par jour, y compris ce qu’il a pris au petit-déj’…

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    • Tu as raison Elisabeth, c’est vrai que c’est plus facile pour moi de me confier sur le blog, où les échanges que je peux avoir sont souvent plus profonds et plus sincères. Quelque part, les deux espaces sont un peu complémentaires 🙂

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  10. Texte sublime. Une réaction cependant : c’est nous qui faisons des réseaux sociaux ce qu’ils sont et non l’inverse. Je crois que c’est pour cela que j’arrive à y faire preuve d’impudeur. Parce que j’ai choisi de dépasser le regard de jugement, et de prendre ma part dans les conseils et la transmission. Alors oui, nous y jouons souvent un rôle. Mais pourquoi ne pas y faire davantage ? Je suis persuadé que des dizaines de femmes apprécieraient d’y lire tes doutes, tes questions existentielles et tes côtés sombres. Nous sommes en réalité maîtres du jeu. 😉

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    • Je plussoie tout à fait à ce que tu dis Stéphane et je t’ai déjà dit mon admiration pour ton projet Facebook ! Pour ma part, je ne sais pas si je pourrais suivre un tel exemple, mais j’apprécie énormément en tout cas 🙂

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  11. Les réseaux sociaux sont plus propices à la légèreté je pense. Il faut appeler les personnes ou les voir en privé afin de pouvoir se confier sur nos problèmes. Après tu peux dire sur les réseaux sociaux que des personnes te manquent, ils le seront comme ça. Et je pense qu’on n’a pas non plus envie nos proches via réseaux sociaux nous sentent malheureux.
    Pour le reste, je ne vis pas ce que tu vis mais je te soutiens face à tes difficultés (la maladie de ton père) et je suis moi même très énervée quant à la nature humaine et son évolution. Etre une mère est une véritable responsabilité, je comprends que tu puisses t’angoisser et si tu fais de ton mieux, je ne vois pas en quoi tu serais une mauvaise mère. Ton image de mère détendue fan de série te rend sympathique, la femme que tu es en profondeur te rend touchante.
    Bon week-end à toi et gros bisous!

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