Ridiculous Girl aux Hunger Games de l’emploi

salle de reunionVendredi, je me rendais à ma fameuse réunion de recrutement, souvenez-vous, les Hunger Games de l’emploi. Dans cette optique, je m’étais préparée comme jamais, itinéraire béton (45 km de chez moi quand même), CV, annonce, lettre, le tout bien rangé dans une pochette, tenue confortable mais classe, discours de présentation. Bref, j’avais mis tous les atouts de mon côté. Mais c’était sans compter ce qui pouvait se passer de l’autre côté.

13h55 : j’arrive avec 35 mn d’avance, ce qui n’est pas plus mal pour repérer les lieux et ne pas arriver à bout de souffle.  J’en profite pour réviser un peu dans ma voiture, mais mon parcours professionnel je le connais bien, alors je mets Uprising de Muse sur l’autoradio pour me donner du courage, parce que celle-là, elle colle la frite.

14h10 : je vois un jeune homme qui fait les cent pas avec une pochette rose sous le bras, il vient forcément pour la même chose que moi, un premier concurrent donc. Je me dis ‘quand il rentre je rentre’.

14h15 : le jeune homme à la pochette rose rentre, alors je sors de ma voiture d’un air détaché et je me dirige aussi vers la porte. Je pousse la porte… fermée ! Je vois un clavier numérique et là, panique, je n’ai pas de code. Mais ça, c’est juste deux secondes avant de voir qu’il y a un petit mot ‘Appuyer sur le bouton pour ouvrir’. Heureusement, il n’y a personne autour. Je rentre et prends l’ascenseur. Au passage, je me vois dans le miroir : j’avais un côté au soleil quand j’attendais dans la voiture et j’ai une joue cramoisie. Fichu soleil du Sud qui fait encore bronzer même fin octobre. Ce n’est pas grave, ça me donnera bonne mine.

14h20 : j’arrive devant la porte de la société. Personne dans le couloir, je passe une tête dans une salle où se tient une jeune femme qui m’indique que la réunion se tient un peu plus loin au fond. J’entre dans la salle, il y a déjà deux jeunes hommes installés : celui de la pochette rose et un autre avec le regard un peu effaré de celui qui se demande ce qu’il fait là. Je tente un sourire auquel il ne répond pas. L’ambiance est tellement étrange que je plonge dans mes papiers pour tenter de contenir le fou rire qui est en train de monter en moi.

14h22 : une jeune femme arrive avec des formulaires à remplir. Les questions me semblent un peu étranges – quels sont mes horaires de disponibilité ? – mais je me dis que ça doit être un questionnaire standard.

14h30 : après l’arrivée d’une autre jeune femme, une autre candidate, la personne qui doit mener la réunion arrive, un monsieur replet qui nous tutoie d’emblée.

televenteBienvenue à tous, je vais vous présenter l’entreprise et le poste : on est bien d’accord qu’on parle bien d’un poste de télévendeur, n’est-ce pas ? Vous êtes bien tous là pour ça ? Parce que parfois les candidats se rendent compte qu’ils ne sont finalement pas intéressés’. Et là, je me décompose intérieurement, j’entends un bruit de verre brisé comme dans les dessins animés et je bredouille un mot inintelligible. Parce que moi je suis venue pour un poste de commercial sédentaire, gestion de portefeuille clients, marketing direct, ce que je sais faire quoi, pas pour un poste de télévendeur.

Nous le laissons parler une dizaine de minutes, où je réalise avec désarroi que je n’ai rien à faire là, puis arrive le moment des présentations. La jeune femme entame le tour de table, pendant lequel mon cerveau tourne à cent à l’heure et où je dois décider comment je vais bien pouvoir aborder mon portrait. Finalement, je décide que la seule chose à faire, c’est de dire la vérité : raconter très brièvement mon parcours, dire que l’annonce portait à confusion, que je n’ai pas bien compris la teneur du poste, et à la lecture de mon CV, le monsieur replet ne peut qu’acquiescer.

Dix minutes plus tard, le jeune homme à la pochette rose se présente également, et tient à peu près le même discours que moi sur l’ambiguïté de l’annonce, ce dont je le remercie du regard. Ridiculous Girl n’était donc pas totalement à coté de la plaque.

A la fin de l’entretien, le monsieur replet nous demande qui reste intéressé par le poste, je lui dis que compte tenu de ce qu’on s’est dit précédemment, j’abandonne les Hunger Games.

Et donc, à 15h04, me revoilà dans ma voiture sur le chemin du retour, sans trop savoir ce que je dois penser de tout ça ni quoi ressentir, entre énervement et stupéfaction. En fin de compte, je décide : Katniss a rangé son arc et malgré l’expérience rageante qu’elle vient de vivre, elle se sent curieusement remise en selle pour la suite et plutôt confiante en ses propres compétences.

Réunion de recrutement, vous dites ?

affiche-hunger-games-2-katnissBon, les choses avancent enfin un peu dans ma recherche d’emploi. Après le faux départ de la semaine dernière, j’ai reçu hier une convocation pour une réunion de recrutement ce vendredi. Une réunion de recrutement… quésako ?

En cherchant un peu sur le web ce matin, il semblerait que la réunion de recrutement peut prendre deux formes :

1- Une réunion d’information présentant la société et le poste suivie d’un entretien individuel (ou de plusieurs),
2- Un entretien de groupe avec sélection et élimination successive des candidats.

Tout ça ne me dit rien qui vaille, moi qui n’ai jamais passé que des entretiens individuels. Je me vois déjà dans les Hunger Games de l’emploi, dans la peau de la Katniss Everdeen du CV, pour éliminer mes concurrents jusqu’au dernier. En gros, je vais arriver dans une salle pleine de candidats et potentiellement chacun d’entre eux sera susceptible de me piquer le poste sous le nez. En gros, il va falloir être la meilleure et prouver – couteau entre les dents et eye of the tiger – que la Fille du Feu, c’est moi. Donc oui, je suis un tantinet stressée.

En même temps, à bien y réfléchir, je n’ai pas grand chose à perdre dans cette histoire, sans compter que mon parcours de survivor fera toujours une histoire à raconter au coin du feu ! Suite au prochain numéro donc…

Fausse joie

deceptionC’est fou comme les petites joies peuvent parfois se transformer en grandes déceptions.

Hier, j’ai envoyé une énième candidature, toujours motivée, parce qu’une candidature qui part, c’est en théorie une petite porte qui s’ouvre. Deux heures plus tard, je reçois un appel, ce qui en soi est déjà une grande victoire et prouve que mon CV a été repéré (il faut dire qu’il est très joli mon CV, en plus j’ai vraiment l’air sympa et enjoué sur cette photo prise le jour de l’anniversaire de Belle-maman).

Un appel donc, suivi d’une proposition de rendez-vous ce mercredi, et il ne m’en faut pas plus pour trépigner de joie toute la soirée. Je suis remontée à bloc, je vais tout déchirer lors de l’entretien, ça sera forcément moi. En plus, le poste est un excellent compromis contenu / distance / horaires / salaire, c’est donc FORCEMENT pour moi.

Sauf que ce matin, je reçois un appel de l’entreprise, m’annonçant qu’ils ont déjà porté leur choix sur un candidat… sans m’avoir rencontrée. WTF ??!!! Et cette fois, je ne peux même pas en vouloir au Pôle Emploi.

Alors comme Hubert-Valéry-Patrick-Stanislas duc de Montmorency, j’ai juste envie de dire ‘Zut… Flûte… Crotte… Chier !!!’

Ze méga compil du Pôle Emploi

Bon, se lamenter c’est bien, mais reprendre du poil de la bête c’est mieux. A ce propos, un grand merci chaleureux et reconnaissant pour tous vos messages de réconfort qui m’ont fait énormément de bien !

Comme je le disais dans mon dernier article, j’écris souvent quelques lignes de chansons parodiques, à la manière de, à chacune de mes (trop nombreuses) visites au Pôle Emploi. Pour mettre de la couleur dans une routine que j’aurais souhaité ne pas voir s’installer, mais aussi parce que la folie douce est mon refuge préféré pour prendre du recul sur les menus problèmes de la vie.

Donc, ça ne vole pas très haut, pardonnez-moi par avance, mais comme aujourd’hui est parti pour être un jour avec, je vous les livre quand même 🙂

 

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Le blues du demandeur d’emploi

pole emploiAujourd’hui, comme qui dirait, c’est un jour sans.

Peut-être la faute à la lune descendante, à ces candidatures que j’envoie, qui partent dans les airs, et qui ne reviennent pas… à moins que ce ne soit ma énième visite au Pôle Emploi ce matin pour la validation de mon dossier de formation (énième visite qui ne me met même pas à l’abri qu’il en manque encore un bout). D’ailleurs, j’y vais tellement souvent ces temps-ci que je compose à chaque fois une petite chanson, pour dédramatiser la chose. Eh oui, on met de la gaieté où on peut comme on peut…

Drôle d’état que celui de demandeur d’emploi. Quand on est inscrit au Pôle Emploi, on navigue dans une dimension étrange, en n’étant ni actif, ni vraiment inactif puisqu’en principe c’est censé être provisoire (sauf qu’on ne sait jamais quand ça va s’arrêter), des limbes professionnelles en quelque sorte. Et pour prouver à quel point cette situation est nébuleuse, c’est que le flou atteint même les salariés du Pôle Emploi, ce qui complique un tantinet l’avancée des dossiers (‘ah, il manque un document… que personne ne m’a jamais demandé… je vois je vois…’).

Moi qui n’avais jamais cessé de travailler jusqu’à l’été 2011, je ne vis parfois pas très bien cette période de flottement, où je ne sais plus trop quelle est mon utilité personnelle hormis celle de m’occuper de mes enfants – ce qui en soi est déjà un job – et de faire mon ménage et ma lessive.

Quand nous avons quitté Paris il y a deux ans, je me doutais bien que la région PACA ne me déroulerait pas une pléthore de super jobs, mais c’est autre chose d’être confrontée à la réalité et de compter sur les doigts d’une main ceux pour lesquels j’ai le profil et, comble du luxe, qui me plaisent et sont correctement rétribués. Alors dans des rares moments comme aujourd’hui, je râle après cette décision que nous avons prise (mais pourquoooooiiiiiii ??!!!), en me demandant si le soleil du Sud en valait la peine.

2012-05-13 17.31.53En décidant de partir, on aspirait à une vie meilleure au soleil, à un environnement plus propice pour élever nos filles, à acheter la maison de nos rêves… La réalité, c’est que nous avons eu toutes les galères possibles pendant 2 ans, que je n’ai pas de job, que Chéri est coincé dans le sien alors qu’il s’y sent comme un poisson rouge sur les Champs Elysées, et que la maison de rêve, eh bien elle est toujours dans nos rêves… parce que je n’ai pas de job.

Bon, c’est vrai, j’ai quand même travaillé 15 mois depuis 2011, mais ce n’était pas THE job, celui dans lequel on s’installe, qui nous assure une sécurité – du moins pour un moment – et qui permet surtout de faire décoller les projets.

Donc voilà, aujourd’hui c’est un jour sans. Mais en général les autres jours, je trouve que la vie est belle, parce que j’ai du temps pour mes enfants, pour bloguer, écouter de la musique, lire, parce que les balades du week-end en famille sont géniales…

Finalement, heureusement qu’il y a le blog, et vous qui me lisez, pour que je me puisse me plaindre un peu, parce que curieusement ça va déjà mieux. Mais bon, promis, dès demain, j’arrête.