Ce samedi soir, la chanteuse toulousaine Jain faisait passer sa nouvelle tournée par l’Arena de Brest. Au coeur du show, les morceaux de son album Souldier, sorti en août 2018. De Jain, je ne connaissais que les tubes entendus à la radio : Come, Makeba, Heads Up, de son premier album Zanaka, et plus récemment Alright ou Oh Man, du nouvel opus.
Sur scène, j’ai découvert tout un univers, mâtiné de pop, d’électro et de musiques du monde, tantôt africaines, tantôt orientales. J’ai également découvert une jeune femme qui n’a pas peur de se produire seule sur scène, sans musiciens.
A partir de musiques pré-enregistrées, Jain fait le show seule. Enfin, seule, pas vraiment. Elle est accompagnée d’une console audionumérique et d’un looper, qui lui permettent de mixer en live sa musique, sa voix et même celle du public. Et le résultat est détonant : certains morceaux comme Star, de l’album Souldier, sonnent comme un samedi soir en club. Ca donne furieusement envie de danser et dans la fosse, on ne s’est pas gênés pour bouger avec une Jain à l’énergie totalement communicative !
Pour faire une pause entre les morceaux endiablés, Jain sait aussi offrir des moments plus intimistes à la guitare, faisant la part belle à sa voix un peu particulière, venant nous cueillir tout en douceur.
Bref, j’ai adoré. Une vraie découverte et un super moment de partage.
Allez, parce que ce morceau est résolutif positif et qu’il donne la pêche, je le partage ! Things gonna be alright if love is around 🙂
Il y a plusieurs mois de ça, je me suis mis en tête de regarder de vieux films que tout le monde connaît, mais que je n’ai jamais vus (mieux vaut tard que jamais, il paraît). Pas forcément du grand cinéma, mais le genre de films dont on me dit « Quoi ?? Tu ne l’as pas vu ? – Eh non. » En vrac, j’ai donc vu récemment, et pour la première fois, des films comme Shining, Dirty Dancing (rhaaa Patrick…), ou Top Gun (qui ne m’avait tellement pas laissé un grand souvenir qu’en fait je suis presque sûre que je l’avais déjà vu). Dans le même ordre d’idée, j’ai donc jeté mon dévolu à la médiathèque sur le DVD de 9 semaines 1/2 d’Adrian Lyne.
Synopsis : Elizabeth, divorcée, travaille à la Spring Street Gallery, une galerie d’art de New York. C’est en faisant ses courses chez un épicier chinois qu’un homme la remarque et provoque chez elle un certain émoi. Ce mystérieux inconnu ne tarde pas à l’aborder et l’invite à déjeuner dans un restaurant italien. (Source : Allociné)
J’avoue, je suis entrée dans le film sans en attendre grand chose, l’esprit neuf. 1h55 plus tard, j’étais totalement emballée par le cocktail acteurs stars / ambiance full 80’s / BO culte. Même si l’histoire ressemble à s’y méprendre celle de Fifty shades of Grey (dont j’ai chroniqué les 160 pages que j’ai réussi à lire ici) avec son héros un peu dérangé et dominateur, la comparaison s’arrête là.
Déjà – et c’est fondamental dans ce genre de films – le couple Kim Basinger / Mickey Rourke fonctionne à merveille, tant dans les scènes de complicité amoureuse que dans les scènes torrides, et on croit à cette histoire d’amour passionnée, charnelle, douloureuse et toxique à la fois. Il faut dire que là où un Jamie Dornan est aussi expressif qu’une bernique sur son rocher, un épisode de l’inspecteur Barnaby (ou toute autre image de votre choix évoquant un ennui profond), le moindre regard de Mickey Rourke – qui joue pourtant à l’économie dans ce film – a le pouvoir d’enflammer la moindre culotte passant dans un rayon d’1 km. Et quand on voit à quoi il ressemble aujourd’hui, ce n’est pas peu dire.
Quant à Kim Basinger, sublime et au sommet de sa beauté, on lui pardonne aisément le côté parfois un peu nunuche (ou touchant, c’est selon) de son personnage, tant elle dégage une sensualité volcanique. Et côté hot, on en a pour son argent. Le film regorge de scènes érotiques à l’ambiance très réussie, dont certaines sont devenues cultes : Kim seule lorsqu’elle visionne ses diapositives d’oeuvres d’art, Kim et son célèbre strip-tease sur le tube de Joe Cocker, les jeux du couple à base de nourriture et d’yeux bandés, … Le film transpire ainsi tellement la sensualité que le seul aperçu furtif d’un téton de Kim Basinger est cent fois plus évocateur qu’une Dakota Johnson totalement nue recevant la fessée.
Enfin, l’histoire se déroule dans les années 80, et j’adooooore les années 80, avec son lot de coiffures et de tenues improbables, de chansons cultes (on a surtout retenu You can leave your haton, mais on peut aussi entendre le Slave to love de Brian Ferry sur la BO du film), son ton libéré et décomplexé. Ainsi, là où Fifty Shades est étonnamment puritain malgré son thème, le côté sulfureux et assumé de 9 semaines 1/2 fait un bien fou. Biancat approved.
Même si je ne suis pas une serial dévoreuse, je ne peux pas vivre sans avoir plusieurs séries en cours. Des séries que je regarde depuis (très ? trop ?) longtemps comme Supernatural, dont la 14ème saison va sans doute avoir raison de ma longue fidélité à Sam et Dean, des séries que je suis depuis 4 ou 5 saisons comme The 100, série post-apocalyptique dont j’aime beaucoup le côté dilemmes et choix impossibles, ou encore des sitcoms incontournables comme The Big Bang Theory dont l’humour geek me fait hurler de rire depuis près de 12 saisons maintenant.
A côté de ces vieux compagnons télévisuels, j’aime aussi faire des découvertes et me prendre des claques de temps en temps. La dernière en date : la très britannique Black Mirror, disponible sur Netflix. Certes, la série n’est pas neuve, puisque la saison 1 date déjà de 2011, mais mieux vaut tard que jamais : même si la série était depuis fort longtemps dans ma PAV (Pile A Visionner), je me suis enfin lancée ce mois-ci… et je me suis demandé pourquoi je n’avais pas regardé ce petit bijou avant.
Plus qu’une série traditionnelle, Black Mirror est avant tout une anthologie de science-fiction. Des histoires et des personnages différents, réunis par un fil rouge unique : dans un futur plus ou moins proche, des innovations high tech font émerger les tendances les moins avouables de l’être humain, et nous renvoient à nos propres peurs et nos propres zones d’ombre. Ainsi, que se passerait-il si nos souvenirs pouvaient être enregistrés par un implant, puis revisionnés ? Et s’il était possible de faire une copie informatique de notre conscience ? Voilà un exemple des postulats imaginés par les scénaristes. Comme on peut l’imaginer, c’est souvent sombre et pessimiste, mais c’est passionnant.
Qu’on se le dise, Black Mirror n’est pas une série à mettre sous tous les yeux, loin s’en faut. Même si je n’ai vu à ce jour que les 2 premières saisons, je pense pouvoir dire que le premier épisode de la saison 1 (The National Anthem) compte parmi ce que j’ai vu de plus choquant à la télévision, de par la violence psychologique et le côté malsain (et pourtant tellement crédible) de l’histoire. Pour autant, si ce premier épisode peut aisément couper l’envie d’en voir plus, il serait dommage de ne pas poursuivre l’expérience tant le propos de chaque épisode est incroyablement pertinent et réaliste, et ouvre la porte à des heures de réflexion et de débat sur de nombreuses thématiques : la société moderne, le rôle de la technologie, le libre-arbitre, les frontières morales, les penchants humains, la nature de la conscience, la manipulation de l’opinion publique, le pouvoir des réseaux sociaux, …
Et comme si l’audace des histoires ne suffisait pas, les scénaristes ont créé un OTNI au sein de la série, sorti fin 2018 tel un cadeau de Noël : l’épisode interactif Bandersnatch, qui a fait couler beaucoup d’encre virtuelle. Vous vous rappelez des livres dont vous êtes le héros de notre enfance ? Ici, on repart du même principe : vous suivez l’histoire du personnage principal, un jeune geek dont le rêve est de développer son propre jeu vidéo, et toutes les 5 minutes environ, Netflix vous demande de faire un choix. Ce choix peut avoir des conséquences insignifiantes, comme terriblement impactantes. Les scénaristes ont ainsi concocté pas moins d’une dizaine de fins alternatives, qu’il n’est pas forcément évident de trouver. Le visionnage du film peut ainsi aller d’1h30… à 5 h.
Si l’exercice ne semble pas totalement abouti et que l’histoire tourne parfois un peu en rond, il faut reconnaître que cet épisode follement ambitieux est un véritable tour de force : par la construction de l’histoire, les différents niveaux de mise en abîme et le côté méta de certaines branches du scénario (en tant que fan de Supernatural, dont les épisodes méta sont mes préférés, je suis totalement fan des séries qui s’auto-référencent ^^). Un véritable labyrinthe créatif qui, selon les dires des scénaristes, a failli les rendre aussi fous que leurs personnages !
Alors si vous n’avez pas encore tenté l’expérience Black Mirror, foi de Biancat, foncez…
Depuis plusieurs années, j’ai un peu de mal à aller au cinéma ou encore à lire beaucoup. Je regarde moins de séries que je n’en aurais envie, je découvre moins de nouvelles musiques que je ne le souhaiterais. Néanmoins, en 2018, j’ai fait quelques découvertes, eu des coups de coeur, que je partage avec vous 🙂
Côté films
Mon crush de l’année, c’est Ready Player One de Steven Spielberg. Pour ceux qui ont eu la chance de grandir dans les années 80 et qui sont fans de science-fiction, ce film est une véritable madeleine de Proust, comme peut l’être l’incontournable Stranger Things.
Si l’histoire peut sembler classique pour le genre, tout le reste vaut sacrément le détour : les clins d’oeil permanents à la pop culture (adeptes des jeux vidéo à l’ancienne, ce film est pour vous !), les multiples références cinématographiques, la musique 80’s, ou encore l’imagination folle du film. J’ai adoré.
Mon second coup de coeur, c’est Coco.
Ok je triche un peu car le film est sorti fin 2017, mais l’ayant revu avec les enfants en 2018, on va dire que ça compte 😉 Donc Coco : sans doute ma plus grosse claque par un film d’animation, juste avant Vice-Versa qui m’avait déjà bien renversée.
Une pure réussite que l’histoire de ce petit garçon dont la famille a banni la musique de son quotidien suite à un drame familial, et qui va se retrouver projeté accidentellement dans le monde des morts. Coco, c’est un univers ultra-coloré, 100% musical (ah, la place de la musique dans Coco…) et terriblement émouvant. Qui n’a pas versé une larme devant ce final ô combien magique et poignant ?
Côté séries
Mon award du plus gros coup de coeur de l’année revient à The Haunting of Hill House que j’ai chroniqué ici. Mêlant drame familial et histoire de maison hantée, ce show Netflix est une pure merveille qui happe totalement le spectateur tout au long de ses 10 épisodes.
Sans user du jumpscare à outrance, la série sait effrayer (et bien) juste quand il le faut, tout en jouant sur toute une palette d’émotions. Avec la famille Crain, j’ai eu peur, j’ai vibré, j’ai été émue, et je n’en attendais pas tant.
Cette année, toujours sur la plateforme Netflix, j’ai aussi aimé Captive.
Avec dans le rôle titre la délicieuse Sarah Gadon (que j’avais découverte dans la très réussie 22.11.63 avec James Franco), cette série en costume est l’adaptation d’un autre roman de Margaret Atwood, auteur de The Handmaid’s Tale (que j’ai lu récemment et aimé au moins autant que la série du même nom !).
A travers l’histoire d’une domestique irlandaise émigrée au Canada, meurtrière supposée de ses maîtres, on suit également les premiers pas des aliénistes, spécialistes des maladies mentales du XIXème siècle. Un peu moins prenante que The Handmaid’s Tale, cette mini-série de 6 épisodes mérite malgré tout d’être visionnée, rien que pour son final ambigu que j’ai trouvé scotchant.
Enfin, en 2018, j’avais envie de regarder un manga et mon choix s’est porté sur Fullmetal Alchemist : Brotherhood. L’histoire : en tentant de faire revenir leur mère décédée grâce à l’alchimie, les frères Elric paient un lourd tribut à cet essai malheureux. Ainsi, Edward perd un bras et une jambe, tandis qu’Alphonse perd son corps entier et que son esprit se retrouve emprisonné dans une armure. Persuadés que la pierre philosophale leur rendra leur corps, ils partent à la recherche de ce secret bien gardé au prix de multiples aventures.
Histoire riche et mature, sombre parfois, humour, personnages forts, émotion, tout y est pour faire de ce manga une série géniale dont j’ai littéralement dévoré les 62 épisodes.
Côte livres
Après une décevante Fille de Brooklyn de Guillaume Musso (même si j’oublie ses livres à peine lus, Musso c’est mon petit plaisir coupable ^^)
et un virage de l’auteur vers le thriller qui me laisse un peu dubitative, j’ai voulu découvrir une des références du genre : Frank Thilliez. N’ayant pas envie de me lancer dans une série de livres à suivre avec des personnages récurrents, j’ai opté pour un stand alone : Rêver.
Le roman met en scène une héroïne narcoleptique qui a survécu miraculeusement à un accident qui a coûté la vie à son père et à sa fille. En parallèle, des enfants disparaissent. Dans ce roman, la maladie de l’héroïne est prétexte à une savante déstructuration de la narration. C’est tout simplement génial et on ne peut pas le lâcher avant la fin des presque 700 pages. Le prochain dans ma PAL : L’anneau de Moebius.
Avec Il est grand temps de rallumer les étoiles de Virginie Grimaldi, que j’ai reçu en cadeau à mon anniversaire, on change totalement de style. Divorcée et vivant seule avec ses deux filles, Anna vient de perdre son job et décide de faire un road trip en camping-car direction la Scandinavie avec ses filles. Ainsi, Anna, Chloé et Lily vont raconter le voyage à trois voix.
Moi-même séparée avec deux filles, je me suis surprise à me projeter à fond, tant dans le personnage d’Anna, que dans le personnage de sa fille de 12 ans qui narre l’aventure à travers son journal intime, qui est à mourir de rire. Page après page, j’ai tour à tour ri (beaucoup) et pleuré (beaucoup), comme dans la vraie vie, et j’ai beaucoup aimé.
Côté musique
Je ne vais pas très souvent en concert mais en mars, je suis allée voir Calogero à l’Arena de Brest, sur sa tournée Liberté Chérie. Je gardais un excellent souvenir de lui sur une scène parisienne en 2004, qui ne s’est pas démenti. Spécialiste de la nostalgie moi-même (je suis Cancer, on ne se refait pas…), je n’ai pu qu’avoir le coup de coeur pour cet album marqué par l’empreinte des années 80.
Oui, j’ai les mêmes souvenirs d’odeurs de trousse, de « je préfère qu’on reste amis » ou d’un couloir qui fout la frousse, comme il l’évoque dans « Fondamental ». Et oui, je me souviens parfaitement de l’année 1987, de l’URSS, de George Michael et son « I want your sex » ou des crayons dans les cassettes.
Ayant eu le coup de foudre en 2018 pour le Sh’bam à ma salle de sport comme je le racontais ici, j’ai aussi écouté beaucoup de musiques de fitness l’année dernière, et notamment d’électro house. Dans le lot, j’ai eu le coup de coeur pour un duo de DJs néerlandais appelé Sick Individuals. Avec ce morceau que j’écoute toujours à fond dans ma voiture, quand les BPM montent, à chaque écoute j’ai les poils et j’ai envie de danser ^^ (en plus le clip est super sympa…).
Enfin, même s’il est sorti avant, mon morceau préféré en 2018 doit être Porto Vecchio de Julien Doré, que je trouve tout simplement parfait ❤
Comme nombre d’entre vous j’imagine, je me réveille tous les matins avec la radio, parce que je trouve plus sympa de se réveiller en musique, plutôt qu’avec un buzz agressif ou une sonnerie de téléphone (chez moi, le smartphone est banni de la chambre !). Ainsi, il y a quelques semaines, à la défaveur d’une panne de courant, j’ai dû refaire le réglage de la station de mon radio-réveil… et je suis tombée par hasard sur Nostalgie.
Je n’avais pas écouté cette radio depuis des années et le souvenir que j’en avais était que c’était surtout la radio des vieux chanteurs, voire des chanteurs morts : Michel Sardou, Daniel Guichard et autres Léo Ferré, sans parler des Michèle Torr et Mireille Mathieu. Bref, la radio de la génération de mes parents. Même s’il y a certains de ces artistes que j’aime beaucoup (j’ai une tendresse particulière pour Charles Aznavour et Joe Dassin), cette radio ne me donnait pas vraiment de pincement au coeur… jusqu’à cette panne de courant.
Car à ma grande surprise, Nostalgie a changé. Dans le morning (oui, Nostalgie a aussi son morning, désormais), ce sont chaque matin des chansons des années 80-90 qui défilent, soit toute mon enfance/adolescence. A chaque fois, je me dis « oh ben non quand même, ça ce n’est pas si vieux » et lorsque je m’y arrête 2 minutes, irrémédiablement j’arrive facilement à 30 ans en arrière. Et ça ne me rajeunit pas.
The Locomotion de Kylie Minogue, Nuit sauvage des Avions, (je n’ai jamais dit que c’était de la grande musique, hein ^^), Nothing’s gonna stop me now de Samantha Fox, Smooth Criminal de Michael Jackson, les tubes d’Abba, et moult autres… Ce ne sont même pas forcément des morceaux que j’aimais particulièrement, mais qui évoquent immanquablement une époque. C’est ça qu’on appelle la nostalgie.
Bon, c’est vrai, les premières fois, je n’ai pas trouvé ça agréable : c’est Nostalgie quand même, la radio des vieux chanteurs (et des vieux auditeurs du coup). Ok je suis quadra, mais je ne suis pas si vieille, nom de nom. Puis, une fois la surprise (le choc ?) passée, j’ai appris à me délecter de ces petites madeleines de Proust quotidiennes.
Alors, selon le morceau, j’oscille entre ça (ça c’était quand j’étais en 4ème, cette chanson-là, je l’ai tellement écoutée, etc., etc.)…
… Et ça (parce que des fois Nostalgie déterre aussi de sacrés trucs, comme Coeur de loup de Philippe Lafontaine ^^) :
Donc oui, c’est arrivé à moi aussi. Et je le vis plutôt bien.
Ah, et puisque c’est le réveillon de Noël demain, je vous souhaite à l’avance un beau Noël, de doux moments entre proches et de jolis cadeaux.
Danse de la joie ! Netflix vient d’annoncer un arrivage de nouvelles saisons en décembre… un peu Noël avant l’heure ^^
C’est donc Lucifer qui verra arriver sa saison 2 dès le 1er décembre – Netflix en ayant enfin acquis les droits – tandis que C8 diffuse actuellement la saison 3. Pour ceux qui ne la connaissent pas encore, ce mélange improbable de Mentalist et Supernatural (longtemps ma série préférée, que je suis religieusement depuis 14 saisons, plus par fidélité que par passion désormais, je l’avoue !) est plutôt séduisant.
Si le schéma de base a été vu et revu (le duo mal assorti d’enquêteurs qui finit par se kiffer grave mais chuuuut, il ne faut pas se l’avouer avant 17 saisons), c’est le personnage de Lucifer qui relève allègrement l’ensemble. Charismatique et démoniaquement charmant, il mérite à lui seul le visionnage de la série.
Le 14 décembre, c’est ensuite la saison 3 de la série canadienne Travelers (que j’avais chroniquée il y a quelques temps ici) qui arrivera sur la plateforme.
Confidentielle et mal nommée en français (« Les voyageurs du temps » : à la lecture du titre, on croirait cette série directement arrivée de 1962 sans passer par la case Départ, en même temps c’est une série qui parle de voyage dans le temps alors… ^^), ce show est une petite pépite SF qu’il faut absolument découvrir si on aime le genre.
Voilà donc de quoi passer quelques soirées sympathiques sous le plaid !
Il y a quelques années, j’aimais bien me faire peur avec des histoires de maisons hantées et autres revenants. Mais bon, il faut bien admettre que si je frissonnais pendant le film, je sursautais ensuite pendant six mois à chaque craquement dans ma maison et j’appréhendais presque d’ouvrir mes placards, de peur d’y trouver un habitant non convié ! J’ai donc arrêté l’épouvante, pour le bien-être de mes nerfs. Pourtant, j’ai fini par céder à la tentation de découvrir l’incontournable série The Haunting of Hill House qui fait les beaux jours de Netflix depuis le 12 octobre. Attention, chef d’oeuvre.
Synopsis : plusieurs frères et sœurs qui, enfants, ont grandi dans la demeure qui allait devenir la maison hantée la plus célèbre des États-Unis sont contraints de se retrouver pour faire face à cette tragédie ensemble. La famille doit enfin affronter les fantômes de son passé, dont certains sont encore bien présents dans leurs esprits alors que d’autres continuent de traquer Hill House. (Source : Allociné)
Une histoire qui fait peur
Adaptée du roman de Shirley Jackson paru en 1959, la série traite, comme son nom l’indique, d’une énième histoire de maison hantée. Ainsi, devant l’écran, on pense immanquablement à The Conjuring, à Amityville, ou encore à Shining. Parce que tous les codes du genre sont respectés : la maison est effrayante à souhait, les fantômes sont légion et l’histoire provoque de bons frissons et des jump scares savoureux, utilisés à bon escient et sans excès.
Alors est-ce que la série fait peur ? Oui ! Si les vrais moments de terreur sont disséminés, la tension est en revanche bien présente tout au long des 10 épisodes. Toutefois, c’est quand elle utilise ces codes pour mieux les détourner que la série confine au génie. Je n’en dirai pas plus, au risque de dévoiler des surprises qu’il faut absolument découvrir au fil du visionnage !
De l’épouvante au drame familial
Si le thème a été maintes fois au coeur de nombreux films, la maison hantée ne pouvait assurément tenir seule le devant de la scène sur un format série, sans s’essouffler. C’est donc l’histoire de la famille qui y a grandi qui vient se mêler au récit horrifique : l’histoire de ces cinq frères et soeurs qui tentent depuis de se reconstruire, chacun à leur manière, résiliente ou auto-destructrice.
Ce drame familial poignant se conte ainsi sur deux époques : le passé, qui narre les événements qui se sont déroulés dans la maison, et le présent, avec la fratrie devenue adulte. Or, le présent ne s’est jamais vraiment défait du passé, et les images passent brillamment d’une époque à l’autre comme s’il n’y avait jamais eu de véritable rupture : une porte qui s’ouvre, ou un personnage qui s’endort dans le passé pour se réveiller dans le présent, dans une mise en scène virtuose.
Le réalisateur Mike Flanagan avoue également s’être inspiré de la série Lost dans le rapport du présent de ses personnages avec leur propre passé. Le spectateur est ainsi convié à plonger dans la psychologie – et les traumatismes – de chacun de ces personnages tourmentés.
Et que dire des acteurs, sinon que le casting est quasi-parfait. Tant les enfants que les adultes donnent l’impression d’une véritable fratrie, avec une mention spéciale à Victoria Pedretti pour sa prestation habitée (normal pour une histoire de fantômes me direz-vous !) dans le rôle de Nell adulte, la benjamine de la famille.
Un concept renouvelé et magnifié
En 2011, Ryan Murphy et Brad Falchuk avaient tenté un revival de la maison hantée avec la première saison d’American Horror Story, que j’avais chroniquée là. Présentés comme une anthologie, ces 12 épisodes redonnaient un sacré coup de jeune au thème. Néanmoins, l’essai fait aujourd’hui pâle figure à côté de The Haunting of Hill House, par son côté outrancier et sans grands enjeux au final.
En remettant l’humain au coeur d’une histoire au scénario d’une grande profondeur, Mike Flanagan a réalisé un coup de maître et, osons le dire, un véritable petit chef d’oeuvre. Construit à la manière d’un puzzle dont toutes les pièces finissent par s’imbriquer lorsque arrive l’épisode 10, le récit complet apparaît telle une toile, en nous laissant pantois et épuisés, tout autant qu’émerveillés.
Comme je le disais en introduction de l’article, je n’avais plus très envie d’avoir peur des fantômes. Pourtant, j’aurais tellement regretté de passer à côté de ce petit bijou, qu’il me tarde déjà presque de revoir, à la lumière des dernières révélations de l’histoire.
Comme nous sommes encore au mois de janvier, je vous souhaite d’ores et déjà une très belle année 2018 ! Qu’elle vous permette de réaliser quelques rêves et de faire de belles découvertes. C’est donc de découvertes qu’il s’agit aujourd’hui sur la Biancat’s Room, avec deux séries Netflix un peu confidentielles, mais que j’ai néanmoins adorées : The OA et Travelers. Dans les séries fantastiques, qu’on se le dise, il y a bien une vie au-delà de Stranger Things.
The OA
Synopsis : Prairie Johnson réapparaît après sept ans d’absence. Disparue subitement, l’enfant était aveugle ; à son retour, elle ne l’est plus. Qu’a-t-il bien pu lui arriver ? C’est ce que vont tâcher de découvrir son entourage, la science et même le FBI. (Source : Allociné)
Sortie dans la discrétion fin 2016, la série de Zal Batmanglij et Brit Marling a des allures d’OTNI (Objet Télévisuel Non Identifié). Démarrant comme un drame familial, la série emprunte peu à peu des chemins étranges et inattendus.
À son retour après 7 ans d’absence, Prairie Johnson peine à reprendre sa place dans un quotidien au sein duquel elle n’a plus vraiment de repères. Elle semble également investie d’une mystérieuse mission pour laquelle elle doit recruter 5 personnes, 5 personnes à qui elle commence à raconter son histoire, levant le voile sur un incroyable récit. C’est donc pendus aux lèvres de Prairie, tout comme ses 5 comparses, que nous traversons les 10 épisodes du show. Certaines histoires méritant d’être découvertes sans trop en savoir à l’avance, pour préserver le mystère, il est préférable de ne pas en dire trop. Il faut juste se laisser porter et croire… ou pas. Affabulation ? Réalité ? Délire ? Telles sont les questions qui nous taraudent ainsi pendant que Prairie livre ses souvenirs des 7 années passées.
La force de la série est bien sûr son scénario ambitieux, où se mêlent drame humain, enquête policière et mysticisme. The OA affiche en effet une spiritualité très personnelle, jusqu’au-boutiste, qui nous mène aux frontières de la vie et de la mort, au-delà de toutes croyances, et peut fasciner ou rebuter irrémédiablement. Portée par l’interprétation habitée de Brit Marling, ce récit métaphysique se déroule avec lenteur, pour mieux envoûter le spectateur, et se termine dans une envolée rarement vue à la télévision.
À l’instar d’une série comme The Leftovers, l’enjeu n’est pas de tout comprendre, mais de ressentir. Le visionnage terminé, il faut un peu de temps pour analyser ce que l’on vient de voir, avec finalement une seule certitude, celle d’avoir vécu une expérience hors normes, et une seule envie, celle de voir jusqu’où la série nous emmènera lors de sa saison 2, dont le tournage vient tout juste de démarrer.
Travelers
Synopsis : Des centaines d’années dans le futur, des hommes parviennent à se téléporter au XXIème siècle en prenant pour hôtes des personnes sur le point de mourir. La nouvelle équipe de voyageurs doit remplir un certain nombre de missions pour empêcher la destruction de l’humanité à venir. Dans l’intervalle, chacun doit se glisser dans la peau de son hôte sans éveiller de soupçons : une jeune maman battue par son époux, un agent du FBI, un junkie, un lycéen et… une déficiente mentale. (Source : Allociné)
Sur Netflix, cette petite série canadienne s’appelle Les voyageurs du temps, et c’est la raison pour laquelle j’ai mis du temps à la visionner. Malgré tout, sous ce titre peu vendeur en français, se cache une pépite à côté de laquelle il serait dommage de passer.
Ici, point d’effets spéciaux tape-à-l’oeil ou de visions apocalyptiques du futur. La série se déroule dans le présent et repose moins sur le visuel que sur son scénario et ses personnages. Comme dans toute série sur les voyages temporels qui se respecte, les possibilités de narration sont quasi-infinies et si l’histoire se complexifie parfois et n’évite pas quelques paradoxes, l’ensemble reste toujours très excitant, alternant action et moments plus intimistes, le tout saupoudré d’un humour plutôt sympathique.
Au-delà de son postulat de base purement SF, ce qui fait aussi l’intérêt et la différence de la série, ce sont les relations qu’entretiennent les voyageurs avec leurs hôtes, ou du moins avec leur vie et leurs proches. Les voyageurs ont en effet pour ordre de n’apporter que le minimum de modifications au présent, hormis les changements ordonnés par leur mystérieux Directeur, à travers les différentes missions qu’ils doivent accomplir. Et quand il s’agit de concilier la mission avec la vie quotidienne, l’exercice s’avère parfois compliqué. Une sorte de Code Quantum (une de mes toutes premières passions sériesques ❤ ) mâtiné de Mission Impossible en quelque sorte.
Pour incarner ces agents du futur, le casting est plutôt réussi, d’un Eric McCormack en agent du FBI charismatique à la tête de son équipe de voyageurs, à Jared Abrahamson, excellent dans le rôle d’un vieil homme débarqué dans le corps d’un athlète de 17 ans, en passant par la belle MacKenzie Porter ou l’attachant Patrick Gilmore.
Pour vous faire une idée, visionnez ne serait-ce que le pilote, qui donne un avant-goût appétissant de la série, et … welcome to the 21st century.
Depuis quelques années, Netflix domine le monde des séries de la tête et des épaules, avec des oeuvres originales d’une qualité digne du grand écran, de sense8 à Daredevil, en passant par Stranger Things ou Orange is the new black, pour ne citer que celles-ci. C’était sans compter avec Hulu et le grand coup que la plateforme américaine a frappé cette année avec The Handmaid’s Tale (La Servante Écarlate), adapté du roman éponyme de Margaret Atwood, publié en 1985. Pour moi, le coup de coeur de 2017.
Synopsis : Dans une société dystopique et totalitaire au très bas taux de natalité, les femmes sont divisées en trois catégories : les Épouses, qui dominent la maison, les Marthas, qui l’entretiennent, et les Servantes, dont le rôle est la reproduction. (Source : Allociné)
Grande gagnante des Emmy Awards 2017, la série The Handmaid’s Tale a raflé pas moins de 8 récompenses sur 13 nominations, dont celui de la meilleure série dramatique, de la meilleure actrice dans une série dramatique pour Elisabeth Moss, du meilleur second rôle pour Ann Dowd et de la meilleure écriture pour une série. Au vu des thèmes abordés – la condition et l’asservissement de la femme, la fragilité des démocraties ou la puissance de la religion – ce sacre est éminemment politique compte tenu de l’actualité, mais cela n’ôte rien aux qualités intrinsèques de la série.
Une description quasi-clinique d’un monde dystopique effrayant
Terrifiant et littéralement glaçant, le premier épisode annonce la couleur : exit les dystopies inoffensives pour adolescents qui ont fleuri sur petits et grands écrans ces dernières années. On a ici affaire à une dystopie pour adultes, et c’est passionnant. On y découvre le quotidien d’Offred, servante au service d’un couple de la nouvelle élite, Serena et Fred Waterford. La raison d’être de sa présence au sein de leur demeure ? Procréer, parce qu’elle reste l’une des rares femmes fertiles dans une société où la pollution a passé la ligne rouge et rendu les humains stériles. On y découvre ainsi le terrible (et choquant) rituel de la « Cérémonie », qui n’est rien de moins qu’un viol mis en scène sous couvert de religion, et ne peut manquer de mettre le spectateur mal à l’aise. Afin de bien asseoir le malaise, le rythme se veut volontairement lent, et l’ambiance lourde et pesante. À tel point que la série use finalement assez peu d’images choc, tant la violence psychologique de l’histoire se suffit à elle-même.
Après ce premier épisode, on est tenté de se dire que cette dystopie va trop loin pour être crédible, que non, nos civilisations modernes ne peuvent pas tomber dans de tels extrêmes, comme je l’ai lu dans certains commentaires. Et puis on se rappelle qu’il y a eu le nazisme et les camps de concentration, que nombre de dictatures existent encore partout dans le monde, que dans certains pays on excise encore les femmes, que dans d’autres elles portaient des jupes il y a quelques années et qu’aujourd’hui elles portent de nouveau le voile, que Donald Trump est président.
C’est là que la série prend alors toute sa force : par un savant jeu de flash-backs et une écriture au cordeau, elle démonte nos propres objections et dévoile peu à peu comment la société américaine en est arrivée là, en utilisant des armes redoutables : l’intolérance, le totalitarisme, la religion et la terreur, celles qu’on lit à chaque instant dans les yeux de tous les personnages féminins. On découvre aussi la vie d’Offred alors qu’elle était encore June, et comment elle a inexorablement basculé dans l’horreur.
Un casting féminin impeccable
Si The Handmaid’s Tale est aussi réussie, c’est en premier lieu parce qu’elle est portée par des interprètes féminines de haut vol. En tête du casting, Elisabeth Moss (Mad Men) compose une magnifique Offred/June dans un rôle difficile s’il en est et démontre qu’elle est une très grande actrice. Au fil des épisodes, elle fait évoluer imperceptiblement son personnage de servante que l’on croit broyé par le nouveau système, mais sur lequel June finit par reprendre peu à peu ses droits, laissant filtrer des rais de lumière dans la noirceur du récit.
Dans le rôle ambigu de Tante Lydia, sorte de mère supérieure en charge de l’éducation des servantes dans un centre appelé le Red Center, Ann Dowd est géniale de cruauté et de bienveillance malsaine et déviante. Ce rôle n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui qu’elle tenait dans la saison 1 de The Leftovers. Dans le rôle de l’Épouse Serena Waterford, la sublime Yvonne Strahowski (vue dans Dexter en Hannah McKay) livre une prestation toute en nuances. Au fur et à mesure que l’on découvre également son passé, elle présente différentes facettes qui rendent le personnage à la fois profond et touchant, tout autant qu’haïssable. On pourrait également citer Samira Wiley (Moira) ou Alexis Bledel (Ofglen), mais c’est définitivement Madeline Brewer que j’ai trouvée la plus poignante, dans le rôle d’Ofwarren/Janine : émouvante, lunaire, rebelle et entière.
Paradoxalement, même si dans cette histoire toutes les femmes sont des victimes – les Servantes réduites à l’état d’esclaves sexuelles, les Épouses au silence et à l’humiliation, et les Marthas au rôle de domestiques soumises – les hommes sont pourtant falots et sans charisme, à l’image du transparent Nick. De même, dans un rôle comparable à celui de Monseigneur Timothy Howard, directeur de l’asile d’American Horror Story Asylum, Joseph Fiennes, même s’il ne brille pas par ses talents d’acteurs, est finalement parfait dans la peau du Commander Waterford : puissant par son statut, mais détestable et méprisable par sa lâcheté et sa faiblesse.
Du fond, de la forme aussi
The Handmaid’s Tale aurait pu se contenter d’être soutenue par une histoire forte et un casting sans faute. Pourtant, ces deux aspects ne sont pas ses seules qualités. L’image et la photographie sont elles aussi impeccables, avec une utilisation subtile des clairs-obscurs et des gros plans sur les visages expressifs des actrices. Par ailleurs, dans le monde gris et terne de la République de Gilead, les uniformes rouges des servantes offrent des fulgurances de couleur qui servent admirablement la violence du propos.
Dans The Handmaid’s Tale, il y a également une bande-son, mêlant sons rock, folk ou électro, à des morceaux originaux plus classiques à base de violon et de piano, composés par Adam Taylor. Toujours à propos, les morceaux de fin d’épisode viennent faire écho à l’histoire. C’est ainsi que le 10ème épisode fait appel à une version revisitée du Feeling Good de Nina Simone, donnant une note d’espoir pour la suite.
Et la suite me direz-vous ? Je n’ai pas lu le roman de Margaret Atwood mais il semblerait que cette première saison utilise intégralement le matériau original. Or, il est évident à la vision du dernier plan que la série aura une suite. La question est donc de savoir si les scénaristes sauront garder la force du propos et ne pas perdre l’esprit de l’oeuvre originale. En tout cas, après cette saison 1, j’ai très envie de savoir ce qu’il adviendra d’Offred et serai au rendez-vous de cette série d’ores et déjà essentielle et indispensable.
Après de nombreux mois d’absence sur la Biancat’s Room (construction de nouvelle vie oblige), revoilà son hôtesse sur la blogosphère ! Comme souvent, ce ne sont pas les idées de sujets qui manquaient, mais plutôt les opportunités. En repos forcé cette semaine, j’en ai donc profité pour faire fumer mon abonnement Netflix. Pour commencer, j’ai décidé d’achever les affaires en cours et de me mettre à jour de Sherlock, que j’avais abandonnée à sa troisième saison.
Ce n’est pas nouveau, je suis fan de cette relecture des aventures du célèbre détective de Baker Street. La mise en scène ingénieuse, la modernisation très réussie des histoires de Sir Arthur Conan Doyle et le casting parfait m’ont fait succomber dès la première saison (et pas qu’au charme de Benedict Cumberbatch). 4 saisons plus tard, qu’en est-il ?
Un ton plus personnel
Personnage aussi irritant qu’attachant, Sherlock a énormément évolué depuis les débuts. Même s’il s’auto-qualifie toujours de « sociopathe hautement fonctionnel », son humanité ne fait désormais plus aucun doute. Bien sûr, rares sont les personnes qui peuvent se targuer d’avoir aperçu cet aspect de sa personnalité, pourtant celui-ci n’en est pas moins bien tangible. Côté Watson, la vie semble s’être posée : marié à Mary, John est désormais père de la petite Rosamund. Mais l’aventure, le danger et les ombres du passé et des vieux ennemis ne rôdent jamais bien loin de Baker Street…
Si les premières saisons s’attachaient principalement aux enquêtes et aux capacités intellectuelles hors normes de Sherlock, force a été de constater que les protagonistes ont été de plus en plus impliqués personnellement dans les intrigues, jouant de leur vie plus d’une fois. Cette saison 4 va encore plus loin sur ce terrain, faisant la part belle aux histoires individuelles des personnages, et reléguant parfois les enquêtes au second plan. Est-ce un bien ? D’aucuns diront que non, pour ma part, j’ai adoré cette évolution. Tragédies, personnages poussés dans leurs ultimes retranchements, choix cornéliens, points de non retour, tout y est dans cette saison, pour le plus grand bonheur émotionnel du spectateur.
Une montée en puissance parfaitement orchestrée
À l’attaque de cette nouvelle fournée, le premier épisode, « Les six Thatcher », démarre de façon presque anecdotique, voire cliché. Qu’on ne s’y trompe pas : ce n’est que pour mieux mettre en exergue de puissants enjeux dramatiques et livrer un final poignant, qui colorera tout le reste de la saison et ouvrira directement la porte à l’épisode « Le détective affabulant ».
Impeccablement écrit et interprété (la trame de l’histoire m’a d’ailleurs rappelé les meilleurs Columbo !), avec un cliffhanger que je n’avais absolument pas vu venir, ce deuxième épisode est peut-être le meilleur des trois.
Pourtant, malgré une crédibilité qui laisse parfois à désirer, le troisième et dernier épisode, « Le dernier problème » est celui que j’ai préféré. Basé sur un secret sombre et marquant du passé de Sherlock, il éclaire le personnage d’un jour nouveau, pour en faire un être presque normal, avec ses fêlures et ses blessures enfouies. Au fil de ce dernier épisode puissant et haletant, on y découvre également un Mycroft ébranlé pour la première fois de la série, lui aussi pétri de faiblesses qu’on ne lui connaissait pas, et un Watson à la fois fort et touchant.
La plus belle bromance sériesque
Au terme de 4 saisons de haute volée, on ne m’ôtera pas de l’idée que la « bromance » Sherlock – Watson (merveilleusement incarnée par le duo Benedict Cumberbatch – Martin Freeman, toujours au top niveau) est la meilleure et la plus touchante toutes séries confondues. Si les premières saisons pouvaient donner l’impression de laisser à Watson un rôle de faire-valoir, c’est la complémentarité profonde des deux hommes qui éclate cette fois à l’écran, comme une évidence : Sherlock a besoin de Watson comme Watson a besoin de Sherlock.
Fortes de ce constat imparable, les dernières scènes du troisième épisode sonnent presque comme une fin de série. La vie continuera à Baker Street, l’aventure sera toujours au rendez-vous, mais serons-nous là pour y assister lors d’une saison 5 qui risquerait d’être poussive ? Rien n’est moins sûr. Si Sherlock devait s’arrêter là, les scénaristes nous auront offert une magistrale et brillante réinterprétation du mythe, pour moi la meilleure à ce jour.
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