9 semaines 1/2 : ancêtre de Fifty shades of Grey ?

Il y a plusieurs mois de ça, je me suis mis en tête de regarder de vieux films que tout le monde connaît, mais que je n’ai jamais vus (mieux vaut tard que jamais, il paraît). Pas forcément du grand cinéma, mais le genre de films dont on me dit « Quoi ?? Tu ne l’as pas vu ? – Eh non. » En vrac, j’ai donc vu récemment, et pour la première fois, des films comme Shining, Dirty Dancing (rhaaa Patrick…), ou Top Gun (qui ne m’avait tellement pas laissé un grand souvenir qu’en fait je suis presque sûre que je l’avais déjà vu). Dans le même ordre d’idée, j’ai donc jeté mon dévolu à la médiathèque sur le DVD de 9 semaines 1/2 d’Adrian Lyne.

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Synopsis : Elizabeth, divorcée, travaille à la Spring Street Gallery, une galerie d’art de New York. C’est en faisant ses courses chez un épicier chinois qu’un homme la remarque et provoque chez elle un certain émoi. Ce mystérieux inconnu ne tarde pas à l’aborder et l’invite à déjeuner dans un restaurant italien. (Source : Allociné)

J’avoue, je suis entrée dans le film sans en attendre grand chose, l’esprit neuf. 1h55 plus tard, j’étais totalement emballée par le cocktail acteurs stars / ambiance full 80’s / BO culte. Même si l’histoire ressemble à s’y méprendre celle de Fifty shades of Grey (dont j’ai chroniqué les 160 pages que j’ai réussi à lire ici) avec son héros un peu dérangé et dominateur, la comparaison s’arrête là.

Déjà – et c’est fondamental dans ce genre de films – le couple Kim Basinger / Mickey Rourke fonctionne à merveille, tant dans les scènes de complicité amoureuse que dans les scènes torrides, et on croit à cette histoire d’amour passionnée, charnelle, douloureuse et toxique à la fois. Il faut dire que là où un Jamie Dornan est aussi expressif qu’une bernique sur son rocher, un épisode de l’inspecteur Barnaby (ou toute autre image de votre choix évoquant un ennui profond), le moindre regard de Mickey Rourke – qui joue pourtant à l’économie dans ce film – a le pouvoir d’enflammer la moindre culotte passant dans un rayon d’1 km. Et quand on voit à quoi il ressemble aujourd’hui, ce n’est pas peu dire.

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Quant à Kim Basinger, sublime et au sommet de sa beauté, on lui pardonne aisément le côté parfois un peu nunuche (ou touchant, c’est selon) de son personnage, tant elle dégage une sensualité volcanique. Et côté hot, on en a pour son argent. Le film regorge de scènes érotiques à l’ambiance très réussie, dont certaines sont devenues cultes : Kim seule lorsqu’elle visionne ses diapositives d’oeuvres d’art, Kim et son célèbre strip-tease sur le tube de Joe Cocker, les jeux du couple à base de nourriture et d’yeux bandés, … Le film transpire ainsi tellement la sensualité que le seul aperçu furtif d’un téton de Kim Basinger est cent fois plus évocateur qu’une Dakota Johnson totalement nue recevant la fessée.

Enfin, l’histoire se déroule dans les années 80, et j’adooooore les années 80, avec son lot de coiffures et de tenues improbables, de chansons cultes (on a surtout retenu You can leave your hat on, mais on peut aussi entendre le Slave to love de Brian Ferry sur la BO du film), son ton libéré et décomplexé. Ainsi, là où Fifty Shades est étonnamment puritain malgré son thème, le côté sulfureux et assumé de 9 semaines 1/2 fait un bien fou. Biancat approved.

Le blockbuster n’est plus ce qu’il était…

les-gardiens-de-la-galaxie-afficheHier soir, je suis allée voir Les Gardiens de la Galaxie, dernière mouture Marvel, et un constat s’est imposé à moi : les blockbusters de science-fiction 2014 ont décidément bien du mal à voler beaucoup plus haut que leurs engins spatiaux. Hormis le récent X-Men : Days of future past, d’excellente facture, ceux que j’ai pu visionner cette année ne m’ont pas procuré de grandes émotions.

Visuellement, tout commençait bien pourtant. Que ce soit Snowpiercer (bon ok, celui-là date de fin 2013, mais moi je l’ai vu cette année…) et ses belles images d’un monde recouvert par les glaces, Les Gardiens de la Galaxie avec ses combats spatiaux épiques ou encore les acrobaties plus vraies que nature de Spiderman, on en a eu plein la vue. A condition d’aimer les images numériques (en même temps, elles sont un peu incontournables en SF), la cuvée 2014 n’a pas été avare en effets spéciaux spectaculaires et le spectateur en a eu pour son argent.

spiderman-le destin d un hérosLe problème, c’est qu’il ne restait vraisemblablement plus de budget pour payer des scénaristes dignes de ce nom. Là où X-Men : Days of future past jouait de façon virtuose avec un scénario multidimensionnel, Spiderman, le destin d’un héros se résume à une (longue) bluette digne d’une série pour ados, Snowpiercer, Edge of Tomorrow  (dernier Tom Cruise en date) et Les Gardiens de la Galaxie à un scénario linéaire de jeux vidéo. Un régal pour les yeux pour cacher un ennui poli.

Mais où sont donc passés les super-héros torturés de Marvel ? La science-fiction intelligente et vertigineuse de Minority Report ? La poésie d‘Oblivion ? Même si, je vous l’accorde, ce n’est pas sa vocation première, on dirait que le blockbuster 2014 a tout simplement oublié de s’adresser au coeur et au cerveau de son spectateur. Et il faut croire que ça marche, au vu des bonnes critiques reçues et du nombre d’entrées réalisé par ces films.

J’aime toujours les films de science-fiction à grand spectacle, alors je pense que je vais éviter le récent Lucy de Luc Besson, au risque d’en être dégoûtée.