Daredevil / sense8 : mes dernières découvertes séries

J’ai déjà évoqué mes expériences sériesques cette année avec Sherlock, Orphan Black, Peaky Blinders ou encore Penny Dreadful. Avec ces shows, j’avais mis la barre haut en termes de qualité. Mes séries doudou étant actuellement en pause, j’en ai profité pour m’intéresser aux nouveautés, avec Daredevil et sense8. Le moins qu’on puisse dire, c’est que mes derniers visionnages ne déparent aucunement avec ce démarrage en fanfare. Peu en quantité, mais je peux dire que jusque là, je frise l’année télévisuelle parfaite.

Daredevil

 daredevil-affiche-matt-murdockSynopsis : Aveugle depuis l’enfance, mais doté de sens incroyablement développés, Matt Murdock combat l’injustice le jour en tant qu’avocat et la nuit en surveillant les rue de Hell’s Kitchen, à New York, dans le costume du super-héros Daredevil. (source : Allociné)

Pour tout dire, j’ai peu de souvenirs du film éponyme avec Ben Affleck et Jennifer Garner, et je n’ai jamais lu le comics. C’est donc avec l’esprit très ouvert que j’ai abordé cette adaptation d’un super-héros que je connaissais très peu en fin de compte. Un peu fatiguée des blockbusters inspirés de l’univers Marvel, j’espérais surtout trouver avec cette série une approche un peu différente, plus profonde, plus sombre, moins axée sur le spectaculaire, avec un héros plus attachant car oui, je l’avoue, j’ai un gros faible pour les super-héros torturés, dans la veine de Spidey ou Batman.

Après avoir vu les 13 épisodes de la série (mon format de série préféré, définitivement), je n’ai réussi à y trouver aucun défaut. Véritablement aucun. Le scénario est impeccablement écrit, articulant le présent avec des flash-backs sur l’enfance de Matt et sa relation avec son père. Ces flash-backs apportent une touche émotionnelle indéniable que j’ai beaucoup aimée et qui contraste avec la violence relative de la série, proche parfois d’un show comme Banshee. Quant aux personnages, aussi bien les principaux que les secondaires, ils sont tous, sans exception, très travaillés et intéressants.

casting-daredevilSi Matt trouve en Charlie Cox l’interprète parfait, à la fois sombre et irrésistible (cette frimousse à croquer ! …), ma mention spéciale va néanmoins à Vincent d’Onofrio. Son interprétation du grand méchant Wilson Fisk est tout simplement époustouflante. Il parvient à apporter à ce personnage brutal une hypersensibilité presque émouvante, pour en faire un personnage d’une complexité assez fascinante. Et que dire de l’ambiance ? Soutenue par un visuel de grande qualité, elle dépasse toutes les attentes que l’on peut avoir d’une adaptation Marvel. Sombre, violente, tout en laissant poindre l’humour grâce au personnage de Foggy (Elden Henson), l’associé de Matt, la touche féminine et glamour étant apportée par les personnages de Karen (Deborah Ann Woll), Claire (Rosario Dawson) et Vanessa (Ayelet Zurer).

Extrêmement bien menée, la saison 1 boucle la boucle et ne s’achève pas sur un suspense insoutenable. C’est néanmoins avec un immense plaisir que je suivrai les aventures de Matt Murdock dans une 2ème saison, et l’arrivée d’Elektra déjà annoncée.

sense8

Sense8-afficheSynopsis : Huit individus éparpillés aux quatre coins du monde sont connectés par une soudaine et violente vision. Désormais liés, ils se retrouvent capables du jour au lendemain de se voir, de se sentir, de s’entendre et de se parler comme s’ils étaient au même endroit, et ainsi accéder aux plus sombres secrets des uns et des autres. Les huit doivent dès lors s’adapter à ce nouveau don, mais aussi comprendre le pourquoi du comment. Fuyant une organisation qui veut les capturer, les tuer ou faire d’eux des cobayes, ils cherchent quelles conséquences ce bouleversement pourrait avoir sur l’humanité. (Source : Allociné)

Sense8 fait partie de ces oeuvres des Wachowskis qui transcendent ou qui divisent, comme l’avait été leur long métrage Cloud Atlas en son temps. De la même façon qu’il était difficile de mettre ce film dans une case cinématographique, il n’est pas aisé de catégoriser sense8. Série fantastique ? Thriller ? Série de moeurs ? Série sentimentale ? C’est un peu tout ça à la fois. En la visionnant, on pense à l’univers ambitieux et mystérieux de Lost (dont on retrouve, dans le rôle de Jonas, le Sayid Jarrah interprété par Naveen Andrews), au plaidoyer pour la différence de Heroes, ou encore au côté thriller paranoïaque d’Orphan Black.

C’est vrai, on se demande à certains moments où les Wachowskis veulent emmener leur scénario au fil des 12 épisodes, et nous spectateurs par la même occasion. Mais ce n’est pas là, à mon sens, que se situe l’intérêt de sense8. Sense8 est avant tout une série profondément humaniste, qui exploite et développe le message déjà très présent dans Cloud Atlas, à savoir qu’à travers l’espace et le temps, nous sommes tous reliés. affiche-sense8Ce concept de base donne lieu à des scènes véritablement magnifiques qui confinent à la magie (après l’épisode 4, vous n’écouterez plus jamais What’s Up des 4 Non Blondes de la même façon) et à des possibilités scénaristiques inédites d’une grande originalité.

8 personnages, cela peut sembler beaucoup. Pourtant, les Wachowskis parviennent à nous impliquer dans chacune de leurs histoires, et à les rendre tous attachants. J’ai aimé la sensibilité de Nomi, la droiture de Will, les fêlures de Riley, la force de caractère de Sun qui m’a rappelé la Mariée de Kill Bill, la détermination de Wolfgang, la fragilité de Lito, le courage de Capheus, les doutes de Kala. Et leurs interprètes, très investis dans leur rôle et véritablement touchants.

Néanmoins, cette série ne parlera pas à tous, certains la trouveront trop foisonnante, trop complexe ou trop naïve, d’autres la trouveront un peu trop gay-friendly. Certains ne pourront tout simplement pas accueillir le message qu’elle porte. Pour ma part, c’est sans doute l’expérience la plus déroutante et la plus émotionnelle qu’il m’ait été donné de vivre avec une série. Un chef d’oeuvre de tolérance et d’humanité.

Le blockbuster n’est plus ce qu’il était…

les-gardiens-de-la-galaxie-afficheHier soir, je suis allée voir Les Gardiens de la Galaxie, dernière mouture Marvel, et un constat s’est imposé à moi : les blockbusters de science-fiction 2014 ont décidément bien du mal à voler beaucoup plus haut que leurs engins spatiaux. Hormis le récent X-Men : Days of future past, d’excellente facture, ceux que j’ai pu visionner cette année ne m’ont pas procuré de grandes émotions.

Visuellement, tout commençait bien pourtant. Que ce soit Snowpiercer (bon ok, celui-là date de fin 2013, mais moi je l’ai vu cette année…) et ses belles images d’un monde recouvert par les glaces, Les Gardiens de la Galaxie avec ses combats spatiaux épiques ou encore les acrobaties plus vraies que nature de Spiderman, on en a eu plein la vue. A condition d’aimer les images numériques (en même temps, elles sont un peu incontournables en SF), la cuvée 2014 n’a pas été avare en effets spéciaux spectaculaires et le spectateur en a eu pour son argent.

spiderman-le destin d un hérosLe problème, c’est qu’il ne restait vraisemblablement plus de budget pour payer des scénaristes dignes de ce nom. Là où X-Men : Days of future past jouait de façon virtuose avec un scénario multidimensionnel, Spiderman, le destin d’un héros se résume à une (longue) bluette digne d’une série pour ados, Snowpiercer, Edge of Tomorrow  (dernier Tom Cruise en date) et Les Gardiens de la Galaxie à un scénario linéaire de jeux vidéo. Un régal pour les yeux pour cacher un ennui poli.

Mais où sont donc passés les super-héros torturés de Marvel ? La science-fiction intelligente et vertigineuse de Minority Report ? La poésie d‘Oblivion ? Même si, je vous l’accorde, ce n’est pas sa vocation première, on dirait que le blockbuster 2014 a tout simplement oublié de s’adresser au coeur et au cerveau de son spectateur. Et il faut croire que ça marche, au vu des bonnes critiques reçues et du nombre d’entrées réalisé par ces films.

J’aime toujours les films de science-fiction à grand spectacle, alors je pense que je vais éviter le récent Lucy de Luc Besson, au risque d’en être dégoûtée.

X-Men : Days of Future Past

x men days of future past Une nouvelle mouture de X-Men, avec Bryan Singer de nouveau aux commandes : un projet très excitant sur le papier. Après visionnage, il s’avère qu’il l’est encore plus sur grand écran. Qu’on se le dise : les X-Men sont de retour.

L’histoire : dans un futur dévasté par la guerre, le professeur Charles Xavier et Magneto décident d’envoyer Wolverine dans le passé pour empêcher un évènement-clé qui a précipité un conflit sans merci et meurtrier entre humains et mutants.

Depuis le premier opus en 2000, la saga X-Men est très prolifique au cinéma, avec des épisodes d’une qualité inégale (carton rouge aux deux épisodes consacrés à Wolverine). En 2011, la franchise avait été brillamment relancée avec X-Men le commencement, un prequel revenant sur les origines de l’oeuvre du Professeur X et de sa relation conflictuelle avec Magneto. L’idée de génie de Days of Future Past consistait donc à relier la timeline de ce prequel à celle de la première trilogie. Une petite pincée de voyage dans le temps et voilà tous les films regroupés dans un univers unique et cohérent. Et pour nous le plaisir de revoir quasiment l’intégralité de tous les acteurs de la série.

Un retour vers le futur réussi

x-men-days-of-future-past-pentagon-escape-quicksilverMalgré cette valse entre passé et futur (qui m’a un peu perdue après coup quand j’ai voulu reconstruire l’histoire complète), la narration temporelle est très fluide. L’action passée tient une grande place dans le récit, et l’intérêt ne décroît quasiment jamais. Bien au contraire, sur la fin du film, l’accélération des allers-retours donne même au tableau des accents d’opéra grandiose et tragique.

Accents tragiques, oui, mais aussi un humour bien présent : j’avoue avoir pouffé à la vision des tenues seventies – chemises aux motifs kitchissimes, blousons de cuir moulants et lunettes de soleil maxi-format – et aux répliques bougonnes de Wolverine. Sans compter l’excellente scène aux effets spéciaux étonnants dans les cuisines du Pentagone : une évasion spectaculaire menée par Quicksilver, nouveau mutant interprété par Evan Peters, que j’ai eu grand plaisir à revoir après la série American Horror Story.

Dans les clins d’oeil du casting, on notera également la présence de notre Omar Sy national dans le petit rôle du mutant Bishop ainsi que Peter Dinklage, le Tyrion Lannister de Game of Thrones, dans le rôle du scientifique Bolivar Trask.

Des effets spéciaux magistraux au service d’une histoire sombre et profonde

Blink-X-MenComme dans X-Men 2 (rappelez-vous la scène incroyable de Diablo à la Maison Blanche), le spectateur est happé dès la première séquence, très impressionnante : effets spéciaux qui en jettent (mention spéciale aux Sentinelles et aux fenêtres de téléportation de Blink), enjeux dramatiques intenses, le ton est donné dans ces dix premières minutes. Après cette entrée en matière, on sait d’ores et déjà qu’on se trouve devant le volet le plus sombre de la série, sans doute le plus profond aussi. Profondeur portée essentiellement par les personnages du Professeur X jeune (James McAvoy) et de Raven/Mystique, interprétée par une Jennifer Lawrence parfaite, et magnifique même en bleu.

mystique raven xmenCe qui frappe dans cet épisode, c’est la grande cohérence psychologique des personnages, que Singer respecte à la lettre tout en ménageant intelligemment le suspense. De ce côté-là, aucune fausse note : chaque personnage reste totalement fidèle à ce qu’il est dans chaque époque, et fidèle à ses convictions. Ce qui n’empêche pas les effets de surprise et de véritables moments de bravoure, comme la scène finale du stade.

Un opus plus SF que ses prédécesseurs

En tant que fan de science-fiction, je n’ai pas pu m’empêcher d’apprécier les références aux monuments du genre (références à double sens très probablement) : le côté très matrixien des Sentinelles du futur (qui ont en plus le même nom), le côté très Terminator de l’univers futuriste, de l’envoi du personnage missionné dans le passé et de l’évolution entre les Sentinelles des 70’s et des Sentinelles modernes (similaire à celle du Terminator initial vers le T1000). De même, le reboot de l’histoire par un voyage temporel n’est pas sans rappeler le premier Star Trek de JJ Abrams. Que du bon, donc.

xmen sentinelEn résumé, après un Wolverine, le combat de l’immortel décevant, la franchise retrouve avec Days of Future Past toute sa vigueur passée et Bryan Singer nous offre ce qui est peut-être un des meilleurs opus de la saga. Et au vu de la scène cachée en fin de film, ce n’est sans doute pas encore fini.